CONTEXTE 3 NATURE ET ENVIRONNEMENT
Compétence clé: Communiquer oralement et par écrit dans des situations en rapport avec la nature et l’environment.
Activité introductive du contexte
1. Observe l’ image suivante et en détermine le message.
2. Explique la relation entre ce message et les situations que tu observes dans ton environnement.
3.1. Unité 1 : La nature
3.1.1 Activité de mise en situation
Gombos
1. Observe ces images et détermines-en le message.
2. Etablis la relation entre le message transmis par les images et le titre du texte.
Texte : La nature
L’hivernage s’en allait à regret. La nature, lavée à grande eau, paraissait rajeunie. L’air devenait frais et suave. Le tonnerre qui grondait maintenant avait quelque chose de lointain et de repentant. Il roulait vers l’Ouest conscient du mépris dont les hommes le couvraient à présent. Les pluies étaient rares, espacés, mais voulaient encore imposer un prestige que les hommes jugeaient bien compromis. D’ailleurs, en cette fin d’hivernage, elles étaient plutôt malencontreuses : leur persistance menaçait l’avenir de belles récoltes qui ne réclamait désormais qu’un soleil chaud et permanent.
Le mil était haut et les épis jaunissaient, couvert de poussière. Ils balançaient dans le vent d’octobre et murmuraient entre eux comme un peuple d’êtres animés. Bientôt viendrait le moment de les courber en les rompant à demi pour les protéger des oiseaux pillards. En attendant, ces derniers se livraient à des sauts et à des acrobaties traduisant leur instinct saccageur.
A terre, les champs d’arachides, veloutés et d’un vert de bouteilles, ne bougeait pas, étendus jusqu’à l’infini, épousant les dépressions, gravissant les monticules, agrippés au sol et collés à lui, comme la peau à la chair. Les sentiers filaient vers une brousse luxuriante, humide, gonflé de verdeur.
Dans les concessions, de minuscules jardins regorgeaient de légumes du pays : gombos verts et fragiles, qui tendaient à bout de bras leurs fruits en forme de cornes ouvragées ; piments roses et rouges évocateurs de plats épicés, courges et concombres paresseusement étendus sur le sol entre les pieds du maïs.
Et ces maïs ? Ils portaient sur leur dos des bébés échevelés, douillettement enveloppés dans des gaines de feuilles jaunes, lisses comme des parchemins. Ils étaient coiffés de tresses capricieuses que le vent malmenait. Partout la promesse de belles récoltes s’affirmait.
Abdoulaye Sadji, Maimouna, Ed. Présence Africaine
Aide à la lecture
Suave : d’une douceur agréable
Luxuriante : qui pousse en abondance
Echevelé(s) : dont les cheveux sont en désordre. Ici, ce sont les « barbes » du maïs.
Parchemin : peau d’animal sur laquelle on écrivait.
3.1.2 Activité de compréhension du texte
a. En quelle saison sommes-nous ? Trouve le mois.
b. Quel pourrait être l’effet des pluies persistantes ?
c. Que font les oiseaux à présent ? Trouve la phrase qui le dit.
d. Quels sont les qualificatifs utilisés pour décrire la brousse.
e. Dans le dernier paragraphe, à quoi sont comparés les maïs ?
f. Quelle la phrase qui résume l’état dans lequel se trouve la nature ?
3.1.3. Activité d’exploitation lexicale
a. Activité d’apprentissage
Cherche la signification des mots suivants et réutilises-les dans d’autres situations (aide-toi du dictionnaire si nécessaire): prestige, compromis, malencontreux, acrobaties, instinct, veloutés, dépressions, monticules, agrippés, gombos, douillettement, gaines, malmener, pollution, déforestation.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel
1. Lexique lié à la vie de la nature
hivernage, air, pluie, purifier, épuration, soif, source, robinet, puiser, puits, la sécheresse, désert, marais, marécage, source, ruisseau, rivière, fleuve, lac, er, océan, riverain, mouiller, hydrater, déshydrater, maritime, ferroviaire, torrent, flaque, hydrophobe, ….
2. Expressions relatives à l’eau
boire à plat ventre, étancher la soif, faire venir de l’eau à la bouche, mettre de l’eau dans son vin, facile comme de l’eau à boire, l’eau va à la rivière, être clair comme une eau de roche, tomber a l’eau, se mettre dans l’eau, tous les ruisseaux vont à la mer, porter de l’eau à la rivière, se ressembler comme deux gouttes d’eau, rester le bec dans l’eau, être comme un poisson dans l’eau, aller à vau-l’eau, étancher sa soif, puiser de l’eau, suer sang et eau, faire venir de l’eau à la bouche de quelqu’un, être tout en eau, mettre de l’eau dans son vin, l’eau usée, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, se noyer dans un verre d’eau ( être incapable de faire face à la moindre difficulté), tourner en eau de boudin (échouer), battre l’eau agir de façon inutile)
Manuel de français SME&SSE | TTC Première Année 67
3. Lexique relatif à la destruction de la nature
Pollution, érosion, déforestation, chasse, saleté, désordre, bruit, surpopulation, surexploitation, dégradation, destruction, réchauffement de la planète, abîmer, couper, disparaître, etc.
C. Je comprends et j’applique
1. Tout au long du texte, la nature est comparée à une personne.
Relève les mots et les expressions qui expriment cette comparaison et explique en quoi consiste cette comparaison.
2. Lis le texte et classe dans ce tableau les informations liées aux sens.
3. Relis le texte et explique la différence entre l’hivernage et l’hiver.
Compare l’alternance des saisons en Afrique et en Europe.
4. Notre jardin
Observe ces images et décris la récolte de notre jardin.
Source: http://www.santeglobale.info/alimentation-et-hygiène-de-vie/
3.1.4. Activité d’exploitation grammaticale
A. Le mode conditionnel
a. Activité d’apprentissage
Relève dans le corpus suivant les verbes conjugués au mode conditionnel et justifie leur emploi.
a. S’il n’y avait pas eu de pluie, les jardins ne seraient pas aussi luxuriants.
b. Que deviendraient les plantes si la pluie continuait à tomber à la fin de l’hivernage ?
c. Les enfants rwandais reconnaîtraient-ils facilement le gombo vert parmi d’autres légumes ?
d. Voudriez-vous planter des arachides et des maïs ?
e. Au cas où il pleuvrait, je resterais dans mon bureau.
f. Quand bien même les agriculteurs seraient occupés, ils protégeraient leur récolte contre les oiseaux.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel
Pour former le conditionnel présent de tout verbe, on part de la forme du verbe au futur simple et on remplace les terminaisons du futur par les terminaisons de l’imparfait. Pour former le conditionnel passé, il suffit d’ajouter le participe passé du verbe au conditionnel présent de l’auxiliaire avoir ou être.
Le conditionnel est un mode qui exprime essentiellement une supposition ou une information non vérifiée, dont on n’est pas sûr, une possibilité, un ordre atténué, un désir, une suggestion, une volonté adoucie, un reproche atténué ou un fait imaginaire. Il a aussi la valeur d’un futur du passé.
Il existe deux types de conditionnel : le conditionnel présent et le conditionnel passé.
Exemple du verbe avoir au conditionnel présent :
J’aurais le temps de jouer si je travaillais vite.
Avoir au conditionnel passé
J’aurais eu le temps de jouer si j’avais travaillé vite.
c. Je comprends et j’applique
1. Sur le modèle « J’aurais le temps de jouer si je travaillais vite. »
complète les phrases suivantes :
Tu aurais ………………………………
Il/elle aurait……………………………..
Nous aurions…………………………….
Vous auriez………………………
Ils/elles auraient…………………….
2. Sur le modèle « J’aurais eu le temps de jouer si j’avais travaillé vite. »
complète les phrases suivantes :
Tu aurais eu………………………..
Il/elle aurait eu…………………….
Nous aurions eu……………………
Vous auriez eu………………………
Ils/elles auraient eu……………………
3. Mets les verbes aux temps convenables
a. Si j’avais de l’argent, j’ (acheter) cet avion.
b. Le pilote (prendre) un bain chaud s’il était à l’hôtel.
c. Si tu avais été fatigué, tu (pouvoir) te reposer ?
d. Tu (réussir) si tu avais étudié sérieusement !
e. (Pouvoir)-vous me rendre un service, s’il vous plait ?
f. Le gombo (être) un remède contre le diabète, il paraît.
g. L’érosion (emporter : Cond. Passé) tout le versant Est du mont Buye.
h. Il a déclaré qu’il prendrait une décision quand il aurait consulté tous les concernés.
i. Je voudrais te voir jouer au théâtre.
j. Il faudrait être toujours à l’heure.
B. Accord des participes passés des verbes pronominaux
a. Activité d’apprentissage
Mets les verbes pronominaux au passé composé et justifie l’accord des participes passés.
1. Un long temps s’écoule.
2. Le loup se remit sur ses pattes, les poils de son cou se hérissèrent.
Il s’arracha les poils. Les poils qu’il s’arracha tombèrent.
3. Akari, attiré par les cris de son fils, s’approcha de l’arbre.
4. Le loup se lève et Akari s’avance, se campe en poussant son cri de chasse.
5. Le loup se retourna et Akari l’attaqua.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel
– Le participe passé des verbes pronominaux s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe lorsque le pronom réfléchi est complément d’objet direct.
Exemple:
Ils se sont lavés. (se est COD)
Mais : Ils se sont lavés les mains. (se est COI)
Elles se sont acquittées de leurs dettes.
Nous nous sommes aperçus de nos erreurs.
Ils se sont embrassés.
– Le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec son C.O. D lorsque celui-ci précède le verbe.
Exemples:
– Elles se sont lavé les mains.→ Pas d’accord
– Les mains qu’elles se sont lavées sont propres.→ Accord
– Vous vous êtes écrit des lettres. → Pas d’accord
– Les lettres que vous vous êtes écrites vous ont fait plaisir.→ Accord
– Le participe passé ne s’accorde pas lorsque le verbe pronominal admet un C. O.I.
Exemples ; Ils se sont parlé. (se est C.O.I)
Ils se sont raconté des histoires drôles. (se est COI)
– Les participes passés des verbes suivants sont invariables : se plaire, se complaire, se déplaire, se rire, se convenir, se nuire, se mentir, s’en vouloir, se ressembler, se sourire, se succéder, se suffire, se survivre.
Exemples :
– Ils se sont plu.
– Ils se sont déplu de cet appartement.
– Elles se sont ri de son erreur.
c. J’ appends et j’applique
Accorde les participes passés.
1. Martine se serait-elle (réveillé) comme son ami en pensant à lui ?
2. Son angoisse s’est (dissipé) quand ses parents lui ont promis de l’aider.
3. Ses camarades aussi s’étaient (endetté).
4. Elle regrettait de ne pas s’être (adonné) plus à l’étude.
5. L’inquiétude s’était (emparé) d’elle.
6. Sans les conseils de ses amis, la soirée ne se serait pas (terminé) dans le calme.
7. Les reproches qu’il s’était (fait) à lui-même, se sont peu à peu (dissipé).
8. Les objets qu’il s’était (acheté), il aurait voulu les revendre.
9. Ses camarades étaient incapables, étaient incapables de commenter les événements qui s’étaient (passé) la veille.
10. Elles se sont (succédé ) à la cuisine.
3.1.5. Activité de production
A. Activité d’expression orale
Fais une recherche sur l’importance de la nature (végétations, rivières,
faune) et fais un exposé devant ta classe.
B. Activité d’expression écrite
Rédige une description du paysage de ton village ou du site de ton école (150mots).
3.1.6. Activité ludique
Lis, mémorise et déclame le poème suivant.
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit
Berce sa palme.
La cloche dans le ciel qu’on voit
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
https://www.podcastfrancaisfacile.com/podcast/le-ciel-est-par-dessus-letoit.html
3.2. UNITE 2 : La protection de l’environnement
3.2.1. Activité de mise en situation
En te référant aux observations de ton environnement, et aux images cidessus,
réponds aux questions suivantes :
1. Que remarques-tu quand la pluie ne tombe pas alors que c’était la saison ?
2. D’après toi, qu’est ce qui cause le manque de pluie ?
3. En comparant les images, identifie les avantages du reboisement et les inconvénients de la déforestation.
Débat : La sécheresse
Un groupe d’étudiants en Agronomie discutent du problème de la sécheresse
Laurent : Pendant les vacances, j’ai discuté avec mon père du problème de la sécheresse et de l’appauvrissement des sols. J’ai essayé de lui expliquer qu’on doit changer au plus vite nos techniques agraires si on veut sauver ce qui peut encore être sauvé. Je lui ai parlé de la nécessité de reboiser. Mais je n’ai pas réussi à le convaincre tout à fait.
Jeanne : C’est normal ! Il ne faut pas oublier qu’un cultivateur ne nourrit pas sa famille avec des projets à long terme ! Ce qui l’intéresse, c’estce qu’il produira demain, le mois prochain, l’année prochaine. Tu as beau lui parler d’un projet qui ne rapportera que dans trente ans, il ne se sent pas concerné.
André : Et pourquoi ça ?
Jeanne: Mais parce que sa seule préoccupation, c’est la lutte quotidienne !
Qu’est-ce que ça peut lui faire ce qu’il y aura dans trente ans si
aujourd’hui il n’est pas sûr de pouvoir nourrir les siens ?
Laurent : Comment est-ce qu’on peut faire, alors, pour les sensibiliser ?
Simon : Moi je crois qu’il est inutile d’essayer de convaincre les plus vieux ! Ça fait des générations qu’ils utilisent ces méthodes. Ils les ont apprises de leurs pères et ils n’accepteront jamais de les abandonner. C’est nous, les jeunes, qui devons préparer l’avenir !
André: Mais comment est-ce qu’on pourrait préparer l’avenir si les agriculteurs continuent à maltraiter les sols ?
Jeanne: En leur donnant un meilleur exemple ! Je ne suis pas d’accord, Simon, quand tu affirmes qu’il est inutile d’essayer de convaincre les plus vieux. Il faut le faire, mais pas par des discours.
Laurent : Et qu’est-ce qu’on peut faire alors ?
Jeanne : Créer des fermes modernes pour montrer aux gens qu’on peut produire plus, tout en abîmant moins les sols.
André : Mais tout ça ne suffit pas ! Ce qu’il faudrait, c’est un vaste réseau d’irrigation et une politique de reboisement systématique !
Jeanne : Bien sûr qu’il faut que l’Etat mette sur pied un vaste programme d’action. Mais c’est pour plus tard. L’important, à l’heure actuelle, c’est de sensibiliser et de mobiliser les gens, comme on l’a fait au Mali. Et cela, on ne pourra le faire qu’en montrant aux paysans comment améliorer le rendement de leurs terres et comment constituer des stocks.
Simon : Mais pourquoi est-ce que tu accordes la priorité à la mobilisation des masses ? A mon avis tout ça, c’est d’abord une affaire de spécialistes par la suite, les gens finiront bien par comprendre où est leur intérêt.
Laurent : Tu parles en technocrate buté ! A quoi sert de construire un réseau d’irrigation si les gens ne savent pas l’utiliser ?
Jeanne : C’est pourquoi, il est primordial de créer des fermes modèles !
André : Et puis, Simon ! Tu oublies un aspect important de la question. Si on peut montrer aux gens l’utilité d’un système d’irrigation, non seulement ils seront capables de l’utiliser à bon escient, mais ils
seront motivés pour participer à sa création ! Ce qui représente un gain de temps et d’argent pour le pays !
Laurent: C’est très juste ! Et c’est aussi le cas pour la reconstitution des forêts.
Simon : Vous vivez vos rêves, ou quoi ? Vous parlez comme si notre pays pouvait résoudre ce problème tout seul ! Bon sang, vous savez bien que la sécheresse, ça concerne toute l’Afrique ! C’est une question de solidarité et de coordination internationale. C’est le boulot des hommes d’Etat et des scientifiques, voyons !
Jeanne : Mais enfin, Simon tu déraisonnes ! Bien sûr que c’est une question de coopération internationale, nous le savons tous ! Mais à quoi est-ce que ça servirait de signer des accords avec nos voisins si le cultivateur sur sa colline n’en tient pas compte.
Laurent: Exactement ! Ce qu’il faut, c’est un travail à tous les niveaux : international, national et local.
André: C’est évident, voyons Simon !
Simon : D’accord, d’accord….. N’empêche que c’est à nous, les spécialistes que doit revenir l’organisation et la direction d’un tel projet.
Jeanne : Personne ne t’a jamais dit le contraire !
Direction Générales Des Etudes Et Recherches Pédagogiques,
Direction des Programmes de L’Enseignement Secondaire,
Dossier 4, L’eau et la sécheresse, 1986.
3.2.2. Activité de compréhension du texte
Lis le texte : Débat : la sécheresse et réponds aux questions suivantes
1. Quel est le problème posé ?
2. Relève les arguments exprimés dans le texte. Classe-les en deux catégories (nécessité de sensibiliser les masses, nécessite de
mobiliser seulement les techniciens). Classe les protagonistes suivant leur appartenance à la première ou à la deuxième catégorie.
3. Relève les formules utilisées pour marquer l’accord/ le désaccord.
4. Relève les manifestations d’impatience. Comment cette impatience
est-elle exprimée (intonation et/ou lexique et ou syntaxe) ?
5. Comment se termine cette discussion ?
3.2.3. Activité d’exploitation lexicale
a. Activité d’apprentissage
Cherche dans le texte ci-haut les termes en rapport avec la sauvegarde ou la destruction de l’environnement.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel
– La sécheresse, reboiser, reboisement, la lutte quotidienne, sensibiliser, convaincre, mobiliser, technocrate, buté, à bon escient, le boulot (registre familier)
c. J’ appends et j’applique
1. Relie chaque mot ou expression de la colonne A à sa signification de la colonne B.
2. Complétez le débat suivant à l’aide des mots suivants :
gouvernement, reboisement, déforestation, discours ; prêcher, atteinte, environnement, protection de la nature, mobilisation, autorités locales.
Pierre : Pendant le week-end passé, je me suis entretenu avec Pascal sur le problème de la ……. dans notre région.
Pascal: Quel était votre objectif s’il vous plait ?
Pierre: On voudrait que ………. soit protégé comme…………… soutiennent la ………
Martin : Quels sont les moyens à utiliser ?
Pierre : A travers de multiples réunions de mobilisation de la population ; on aura à comprendre que le reboisement est nécessaire.
Pascal: Il ne faut pas le faire par ……. plutôt par la pratique. Et celle-ci doit
commencer par ……….par ce qu’il faut……………. par l’exemple.
Martin : L’union fait la force ! La conjugaison de nos efforts pourra faciliter l’……….. de nos objectifs.
3.2.4. Activité d’exploitation grammaticale
A. Les pronoms relatifs simples
a. Activité d’apprentissage
Observe les phrases ci-après et réponds aux questions :
1. Donne la nature des mots en gras.
2. Trouve la relation entre les mots en gras et les noms qui les précèdent.
– Une courge qui produisait des fruits en grande quantité nourrissait la famille de Sebwugugu.
– La banane que j’ai mangée était trop sucrée.
– La jeune fille dont je t’ai parlé est venu me voir.
– Le pays d’où André venait était frappé par la famine.
– Les jeunes observent avec indignation les terres qu’on vient de déboiser.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel.
Les pronoms relatifs qui et que
Qui et que sont des pronoms relatifs. Ces pronoms ont deux fonctions principales:
1. Le pronom relatif sert à connecter la proposition principale à la
subordonnée :
Exemple : J’aime les élèves qui posent des questions.
2. Il remplace le nom ou le pronom qui a été précédemment mentionné dans la proposition principale.
Exemple : Elle admire un chanteur qui est déjà célèbre.
Qui : Son antécédent peut être une personne ou une chose qui remplit la fonction du sujet.
Exemples :
- Elle préfère les vêtements qui ne coutent pas cher.
- J’ai vu une fille qui marchait élégamment.
Que : Son antécédent peut être une personne ou une chose. Mais, que remplit la fonction de complément d’objet direct.
Exemples :
- Où est la cravate que je viens d’acheter ?
- J’ai vu les enfants que vous avez délégués !
a. Formes des substituts relatifs
Le substitut relatif est un mot variable qui porte les marques de catégorie (animée/non animée), de genre et de nombre du nom qu’il représente appelé antécédent et qui varie suivant sa fonction dans la phrase. Le tableau suivant donne des précisions nécessaires.
Remarques
- Quoi est essentiellement employé avec un pronom neutre (quelque chose, rien, ce, cela) est toujours précédé d’une préposition.
Exemple :
-Je trouve quelque chose à quoi m’intéresser.
- Quoi fait partie de l’expression avoir de quoi.
Exemple :
Il a de quoi payer les frais de scolarité.
- Dont peut remplacer :
• Un complément du verbe ou de l’adjectif
Exemple : Sebwugugu est un conte dont les élèves se souviendront toujours.
C’est la région dont je suis originaire.
• Un complément du nom
Exemple : Ndabaga est une fille dont les Rwandais admirent la bravoure.
c. Je comprends et j’applique
1. Transforme les phrases selon le modèle
Modèle : Regarde cette jeune fille. Elle entre dans le magasin.
→Regarde cette jeune fille qui entre dans le magasin.
a. Elle porte une blouse. Cette blouse est très élégante.
b. Il aime une jeune fille. Cette jeune fille préfère son ami.
c. Pierre vient d’acheter un oiseau. Cet oiseau ne chante pas.
d. Ne porte pas cette chemise. Elle est sale.
2. Combine les phrases selon le modèle
Modèle : Je dois rendre ce livre. Je viens de finir ce livre.
→Je dois rendre ce livre que je viens de finir.
a. N’emporte pas ces vêtements. Je veux essayer ces vêtements.
b. Elle souhaite rencontrer ce couturier. Elle admire ce couturier.
c. Allons acheter cette robe. Tu désires cette robe.
d. Mes parents viennent d’inviter ce couple. Je n’aime pas ce couple.
c. Je comprends et j’applique
3. Remplace les ….par qui ou que.
a. J’aime beaucoup la jupe………tu portes.
b. Il entre dans les magasins……………ont l’air bon marché.
c. Tu dois rappeler cette femme…………vient de téléphoner.
d. Voici les souliers…………je viens d’acheter.
4. Remplace les … par un pronom relatif qui convient.
Le message
La porte … quelqu’un a ouverte.
La porte … quelqu’un a refermée.
La chaise … quelqu’un s’est assis.
Le chat … quelqu’un a caressé.
Le fruit … quelqu’un a mordu.
La lettre … quelqu’un a lue.
La chaise … quelqu’un a renversée.
La porte … quelqu’un a ouverte.
La route … quelqu’un court encore.
Le bois … quelqu’un traverse.
La rivière … quelqu’un se jette.
L’hôpital… quelqu’un est mort.
Jacques Prévert « Message » in Le français au présent, grammaire,
français langue étrangère, Didier/Hatier, Paris, 1987, pp. 95.
B. Le participe présent et l’adjectif verbal
a. Activité d’apprentissage
Relève les adjectifs verbaux et les participes présents dans les phrases suivantes.
Nous ne pouvons participer aux connaissances et souvenirs des générations qui nous ont précédés qu’en prenant contact avec la pensée de ces générations.
Ecouter un maître , même excellent, ne suffit pas pour former l’esprit.
L’Office Rwandais des Recettes recrutent des personnes excellant en comptabilité publique.
Qui leur permettra, en accomplissant leur tâche quotidienne , de tenir compte des plus récentes découvertes?
Tout homme qui sait lire a le pouvoir de rendre sa vie intéressante et significative.
La pollution pose des problèmes engageant le sort de l’espèce humaine.
Tout homme sachant lire enrichit sa vie.
b. J’apprends et je dégage l’essentiel
Pour distinguer le participe présent et l’adjectif verbal il faut savoir que:
1. La forme en -ant est participe présent et reste invariable lorsqu’elle garde sa valeur verbale; elle est alors suivie d’un complément de verbe : COD, COI, CC. Elle exprime une action momentanée, délimitée dans sa durée.
Exemple: Les noms figurant sur cette liste ont été vérifiés.
2. La forme en –ant est adjectif verbal et elle est variable lorsqu’elle a
une valeur d’adjectif; elle est alors attribut, épithète, apposition. Elle
exprime une habitude, un état qui se prolonge. L’adjectif verbal n’a jamais de complément d’objet.
Exemple: Cette affaire est importante.
Remarque:
Dans certains cas, l’adjectif verbal peut avoir une orthographe différente de
celle du participe présent. Soit, c’est l’orthographe interne qui est modifiée,
soit c’est la terminaison -ant qui devient -ent.
Exemples:
– Précédant le défilé, le maire dirigea la marche.
– Relis les pages précédentes.
D’autres exemples:
c. J’ appends et j’applique
Activité 1: Mets les verbes entre parenthèses à la forme exigée par le contexte (participe présent ou gérondif).
1. La promotion de la femme est très (importer) comme ça se lit dans tous les journaux.
2. Il faut lutter contre le SIDA en (pratiquer) l’abstinence et la fidélité.
3. Au Rwanda, on trouve beaucoup de collines (verdoyer).
4. Au nord du Rwanda, il y a des volcans (attirer) des touristes.
5. Etudier c’est trop (fatiguer) pour les élèves paresseux.
6. La chaleur de la plage était (suffoquer) pendant l’été dernier.
7. Les deux soeurs avaient des opinions politiques (différer).
8. Votre avis (différer) du mien, nous ferons appel au jugement d’une tierce personne.
9. Ce n’est pas (gémir) qu’il faut aborder les difficultés.
10. Elle a pris soin de son mari, (négliger) tout le mal qu’il lui a fait.
3.2.5. Activité de production
A. Activité de production orale
– Débat sur la protection de l’environnement.
B. Activité de production écrite
– Rédaction du débat sur la protection de l’environnement
3.3. Résumé du contexte
3.4 Evaluation du contexte
TEXTE : L’AMI DES ARBRES
Le Père Kadri adorait les arbres ! Il avait obligé ses paroissiens à en planter
partout, dans leurs champs, le long de la route qui mène à Bangassi et tout autour de la chapelle.
Hormis son bréviaire, il ne lisait que des revues concernant la greffe des arbres fruitiers. Ses essais avaient été concluants : à l’annonce de l’hivernage, les habitants de Bangassi déversaient sur le marché des mangues aussi grosses que des papayes. Leurs oranges étaient des pamplemousses, et leurs mandarines, des oranges.
Le Père Kadri entretenait une pépinière où tout Bangassi pouvait venir et lui demander des explications en s’abstenant toutefois de fumer. Et si par inattention, vous allumiez une cigarette, il vous excluait à jamais de ses relations. « Vous m’avez déçu, disait-il, en s’en allant. »
Lorsque la foudre frappait un arbre, le Père Kadri accourait sous une pluie battante. Il examinait les lésions comme un médecin en présence d’un malade. Cet arbre devenait, pendant des jours et des jours, sa seule préoccupation. Et s’il entendait la cognée d’un bucheron contre le tronc d’un fromager, il abandonnait son bréviaire ou sa pelle et il déposait une plainte auprès du service des Eaux et Forêts.
Les plaintes du Père Kadri ? On ne savait plus où les classer. On convoquait le délinquant et, en présence du prêtre, on lui infligeait une amende en le menaçant de prison s’il ne la payait pas avant la fermeture des bureaux. Le Père Kadri retournait alors à sa pépinière, le sourire triomphant
Massa Makan DIABATÉ, Le coiffeur de Kouta, Éditions Hatier
3.4.1. Questions de compréhension du texte
A. Lis le texte « L’ami des arbres » et réponds aux questions suivantes :
1. Le Père Kadri était l’ami des arbres. Explique en vous basant sur
son comportement lorsque l’arbre n’était pas en bon état.
2. Quel conseil peux-tu tirer de cette phrase « cet arbre devenait
pendant des jours et des jours, sa seul préoccupation ».
3. Es-tu d’accord avec le Père Kadri à propos de deux choses qu’il
haïssait ? Justifiez votre réponse.
4. Rédige un court texte ( 50 mots) sur l’ amour de la nature.
5. Relève dans le texte l’un des composants du repas équilibré et dites à quoi ça vous sert dans la vie.
3.4.2. Questions d’exploitation lexicale
a. Trouve le sens des mots ci-dessous employés dans le texte
et utilise-les dans des courte phrases : paroissien, la foudre, pamplemousse, la pluie battante
b. Trouve 10 mots de même champ lexical que le mot arbre.
c. Relie les mots de la première colonne à leurs significations de la deuxième colonne B
3.4.3. Questions d’exploitation grammaticale
a. Transforme les phrases suivantes pour les faire devenir les phrases impératives.
1. Cyprien lit très bien………………………..
2. Ne répondez pas sans avoir réfléchi………..
3. Nous étudions pour réussir à l’examen………
4. J’aurais voulu entrer dans cette école…………
5. Vous partez pour revenir à temps :………….
6. Nous sommes ravis que vous ayez pu revenir :….
b. Mettez les verbes au mode et temps convenables.
1. Si j’avais de l’argent, j’(acheter) une voiture.
2. Quand bien même, tu me (jurer) que c’est vrai, je ne te croirais pas.
3. Au cas où il (pleuvoir), le match aurait lieu le lendemain.
4. Si j’(avoir) ton adresse, je t’aurais envoyé une carte.
5. (Regarder) dans vos sacs s’il n’y a pas ma montre !
6. Ne te (laisser) pas influencer par ce garçon !
7. Autrefois, les femmes ne (manger) pas de la viande de chèvre.
8. Maman souhaite que son fils (réussir).
9. Toi qui (connaitre) bien la région, conduis-nous.
3.4.4. Activité d’expression écrite
– Il ya un problème de dégradation de l’environnement (sécheresse,
déboisement,…) et tu dois participer à la résolution de ce problème.
Ecris un texte de 250 mots pour donner ta contribution.
– Rédige un texte développant le thème « la lutte contre la pollution de l’eau et de l’air » en 200 mots.
3.5. Activités ludiques
1. Le corbeau et le renard (Jean de la Fontaine)
Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! Bonjour Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s’en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
Le corbeau honteux et confus,
Jura, mais un peu tard , qu’on ne l’y prendrait plus.
2. La lune blanche (Paul Verlaine)
La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
Rêvons, c’est l’heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.
3. Demain des l’aube (Victor Hugo)
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis1 demeurer2 loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
4. La vie n’est pas toujours facile
Recueil : Libre de penser (2001)
Libre de penser, de rire et d’aimer,
Profiter des secondes de bonheur,
De paix, de joie et savoir décider,
Sans aucune crainte et sans peur :
Savoir dire non, oser et choisir,
Construire, entreprendre et bâtir.
Il suffit de si peu de chose,
Un peu de courage si j’ose.
La vie n’est pas toujours facile,
Mais il suffit de redresser la tête,
D’affronter certaines adversités,
Avec beaucoup de sincérité.
Suivre son coeur, ses pensées,
Ses choix et ses propres idées.
C’est alors et seulement ainsi,
Que l’on devient acteur de sa vie.
Il faut dans la vie savoir aussi,
Tendre la main à qui en a besoin,
Sans espérer un retour... ni rien,
Juste se dire que c’était bien.
Alors s’installe l’harmonie avec soi-même,
Et ainsi le monde parait presque parfait !
3.6. Textes supplémentaires
3.6.1. La découverte de l’eau
Après une absence prolongée (15 ans) Manuel revient chez lui, à Fonds-
Rouge, village de Haïti, et constate que de plus en plus le sol est dénudé,
livré de l’érosion et en proie à une sècheresse sans précédent . De plus, le
village est divisé en deux camps ennemis à la suite d’un meurtre.
Manuel est convaincu que pour sauver son village, il doit trouver
une source et que la réconciliation de tous les habitants sera nécessaire
pour amener l’eau dans la plaine, grâce à un travail collectif. Dans l’extrait
suivant, nous voyons Manuel à la recherche de cette source.
Manuel parcourt les mornes à la recherche de l’eau. Son attention est
attirée par les pigeons –ramiers qui aiment la fraicheur.
Manuel traverse le couloir de la plaine, il allait vite, il était pressé,
il était impatient et il lui semblait que son sang s’engorgeait et essayait de
s’échapper par ce tapage sourd dans le plein de sa poitrine. « C’est là que
les ramiers ont jouqué. Un morné bien boisé, il ya même des acajous, et ce
feuillage gris qui fait argenté au soleil, je ne me trompe pas : c’est des boistrompettes,
et les gommiers, naturellement, ne manquant pas, mais de quel coté je vais entrer ? »
Son oreille le guidait plus que le regard. A chaque pas qu’il dégageait
à coups de machette dans l’enchevêtrement des plantes et des lianes, il
s’attendait à entendre l’envol effarouché des ramiers.
Il taillait son chemin de biais, vers le plus touffu du morne. Il avait déjà
remarqué ce retrait, ce tassement assombri où les arbres se ramassaient
dans une lumière épaisse.
Une faille abrupte s’ouvrit devant lui. Il la descendit, s’accrochant
aux arbustes. Les pierres qui roulèrent sous lui, suscitèrent aussitôt un
claquement d’ailes multiplié, les ramiers se dégageaient des branchages et
par les déchirures du feuillage il les vit se disperser à tous les vents.
« Ils étaient plus haut ; il y en avait sur ce figuier-maudit là-bas.
Manuel se trouvait au bas d’une sorte d’étroite coulée embarrassée de lianes
qui tombaient des arbres par paquets déroulés. Un courant de fraicheur
circulait et c’était peut-être pourquoi les plantes volubiles et désordonnées
poussaient si dru et serré. Il monta vers le figuier-maudit, il sentait ce souffle
bienfaisant lui sécher la sueur, il marchait dans un grand silence, il entrait
dans une pénombre et son dernier coup de machette lui révéla le morne
refermé autour d’ une large plate-forme et le figuier géant se dressait là
d’un élan de torse puissant ; ses branches chargées de mousse flottante
couvraient l’espace d’une ombre vénérable et ses racines monstrueuses
étendaient une main d’autorité sur la possession et le secret de ce coin de terre.
Manuel s’arrêta ; il en croyait à peine ses yeux et une sorte de
faiblesse le prit aux genoux. C’est qu’il apercevait des malangas, il touchait
même une de leurs larges feuilles lisses et glacées, et les malangas, c’est
une plante qui vient de compagnie avec l’eau.
Sa machette s’enfonça dans le sol, il fouillait avec rage et le trou
n’était pas encore profond et élargi que dans la terre blanche comme craie,
l’eau commença à monter. Manuel
Il recommença plus loin, il s’attaqua avec frénésie aux malangas, les
sarclant par brassées, les arrachant des ongles par poignées : chaque fois,
il y avait un bouillonnement qui s’étalait en une petite flaque et devait un oeil
tout clair dès qu’elle reposait. Manuel s’étendit sur le sol. Il l’étreignait à plein
corps : « Elle est là, la douce, la bonne, la coulante, la chantante, la fraiche,
la bénédiction, la vie. Il baisait la terre des lèvres et riait.
J . Roumain, Gouverneurs de la Rosée, Paris, les Editeurs Français Réunis, 1946.
3.6.2. Texte : La chèvre de Monsieur Seguin
M. Seguin n’avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait
toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s’en
allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses
de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. C’étaient, paraît-il, des
chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.
Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était
consterné. Il disait : « C’est fini ; les chèvres s’ennuient chez moi, je n’en
garderai pas une. » Cependant, il ne se découragea pas, et, après avoir
perdu six chèvres de la même manière, il en acheta une septième ; seulement
cette fois il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu’elle s’habitue mieux à demeurer chez lui.
Ah ! Qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin. Qu’elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !
Et puis docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle ; un amour de petite chèvre !
M. Seguin avait derrière sa maison un clos entouré d’aubépines. C’est là qu’il mit sa nouvelle pensionnaire. Il l’attacha à un pieu au plus bel endroit du pré, en ayant soin de lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps il venait voir si elle était bien. La chèvre se trouvait très heureuse et broutait l’herbe de si bon coeur que M. Seguin était ravi.
-Enfin, pensait le pauvre homme, en voilà une qui ne s’ennuiera pas chez moi !
M. Seguin se trompait, sa chèvre s’ennuya.
Un jour, elle se dit en regardant la montagne :
-Comme on doit être bien là-haut ! Quel plaisir de gambader dans la
bruyère, sans cette maudite longe qui vous écorche le cou…C’est bon pour
l’âne ou pour le boeuf de brouter dans un clos ! ...Les chèvres, il leur faut du large.
À partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. L’ennui lui vint. Elle
maigrit ; son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe,
la tête tournée du côté de la montagne, la narine ouverte et faisant : Mê ! … tristement.
M. Seguin s’apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais
il ne savait pas ce que c’était…Un matin, comme il achevait de la traire, la
chèvre se retourna et lui dit dans son patois :
-Écoutez, Monsieur Seguin, je me languis chez vous. Laissez-moi aller
dans la montagne.
-Ah ! Mon Dieu ! ...Elle aussi ! cria Monsieur Seguin, stupéfait.
Et du coup, il laissa tomber son écuelle…Puis, s’asseyant dans l’herbe à
côté de sa chèvre :
-Comment, Blanquette, tu veux me quitter ? Blanquette répondit :
-Oui, Monsieur Seguin.
-Est-ce que l’herbe te manque ici ?
-Oh non, Monsieur Seguin.
-Tu es peut-être attachée trop court ; veux-tu que j’allonge la corde ?
-Ce n’est pas la peine, Monsieur Seguin.
-Alors, qu’est-ce qu’il te faut ? Qu’est-ce que tu veux ?
-Je veux aller dans la montagne, Monsieur Seguin.
-Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu’il y a le loup dans la montagne…
Que feras-tu quand il viendra ?...
-Je lui donnerai des coups de corne, Monsieur Seguin.
-Le loup se moque bien de tes cornes. Il m’a mangé des biques autrement
encornées que toi…Tu sais bien la vieille Renaude qui était ici l’an dernier ?
Une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle s’est battue
avec le loup toute la nuit… puis le matin le loup l’a mangée.
- Pauvre Renaude ! ...Cela ne fait rien, Monsieur Seguin, laissez-moi aller dans la montagne.
-Bonté divine ! dit M. Seguin…mais qu’est-ce qu’on leur a donc fait à
mes chèvres ? Encore une que le loup va manger…Eh bien, non…je te
sauverai malgré toi, coquine, et, de peur que tu ne rompes ta corde, je vais
t’enfermer dans l’étable, et tu y resteras pour toujours.
Là-dessus, M. Seguin emporta la chèvre dans une étable toute noire,
dont il ferma la porte à double tour. Malheureusement, il avait oublié la
fenêtre, et à peine eut-il le dos tourné que la petite s’en alla…
La Blanquette libre
Quand elle arriva dans la montagne, ce fut un ravissement général. Jamais
les vieux sapins n’avaient rien vu d’aussi joli. On la reçut comme une petite
reine. Les châtaigniers se baissaient jusqu’à terre pour la caresser du bout
de leurs branches. Les genêts d’or s’ouvraient sur son passage, et sentaient
bon tant qu’ils pouvaient. Toute la montagne lui fit fête. Plus de corde. Plus
de pieu… rien qui l’empêcha de gambader, de brouter à sa guise… C’est là
qu’il y en avait de l’herbe ! Jusque par-dessus les cornes…Et quelle herbe !
Savoureuse, fine, dentelée, faite de mille plantes…C’était bien autre chose
que le gazon du clos. Et les fleurs donc ! ...de grandes campanules bleues,
des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages
débordant de sucs capiteux !
La chèvre blanche, à moitié ivre, se vautrait là-dedans les jambes en l’air
et roulait le long des talus, pêle-mêle avec les feuilles tombées et les
châtaignes…Puis tout à coup, elle se redressait d’un bond sur ses pattes.
Hop ! la voilà partie, la tête en avant, à travers les maquis et les buissières,
tantôt sur un pic, tantôt au fond d’un ravin, là-haut, en bas, partout…On
aurait dit qu’il y avait dix chèvres de M. Seguin dans la montagne.
Ce qu’elle n’avait peur de rien la Blanquette !
Elle franchissait d’un saut de grands torrents qui l’éclaboussaient,
au passage, de poussière humide et d’écume. Alors, toute ruisselante, elle
allait s’étendre sur quelque roche plate et se faisait sécher par le soleil…Une
fois, s’avançant au bord d’un plateau, une feuille de cytise aux dents, elle
aperçut en bas, tout en bas dans la plaine, la maison de M. Seguin avec le clos derrière. Cela la fit rire aux larmes.
-Que c’est petit ! dit-elle ; comment ai-je pu tenir là-dedans ?
-Pauvrette ! De se voir si haut perchée, elle se croyait au moins aussi grande que le monde…
En somme, ce fut une bonne journée pour la chèvre de M. Seguin !
Tout à coup, le vent fraîchit. La montagne devint violette ; c’était le
soir… » Déjà ! » dit la petite chèvre ; et elle s’arrêta fort étonnée.
En bas, les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Seguin
disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que
le toit avec un peu de fumée. Elle écouta les clochettes d’un troupeau qu’on
ramenait, et se sentit l’âme toute triste…Un gerfaut qui rentrait la frôla de
ses ailes en passant. Elle tressaillit…Puis ce fut un long hurlement dans la
montagne : « Hou ! hou ! »
Elle pensa au loup ; de tout le jour la folle n’y avait pas pensé…Au
même moment, une trompe sonna bien loin dans la vallée. C’était ce bon M.
Seguin qui tentait un dernier effort.
« Hou ! hou ! » faisait le loup.
« Reviens ! reviens ! … » criait la trompe.
Blanquette eut envie de rentrer ; mais, se rappelant le pieu, la corde, la
haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pourrait plus se faire à cette
vie, et qu’il valait mieux rester…
La trompe ne sonna plus…
La Blanquette et le loup
La chèvre entendit derrière elle un bruit de feuilles. Elle se retourna
et vit dans l’ombre deux oreilles courtes toutes droites, avec des yeux qui
reluisaient… C’était le loup.
Enorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là, regardant la
petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu’il
la mangerait, le loup ne se pressait pas ; seulement, quand elle se retourna,
il se mit à rire méchamment : « Ha ! ha ! petite chèvre de M. Seguin ! » Et il
passa sa grosse langue rouge sur ses babines d’amadou.
Blanquette se sentit perdue… Un moment, en se rappelant l’histoire de
la vieille Renaude, qui s’était battue toute la nuit pour être mangée le matin,
elle se dit qu’il vaudrait peut-être mieux se laisser manger tout de suite ;
puis, s’étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne en avant,
comme une brave chèvre de M. Seguin qu’elle était…non pas qu’elle eût
l’espoir de tuer le loup –les chèvres ne tuent pas le loup-, mais seulement
pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps que la Renaude…
Alors le monstre s’avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
Ah ! La brave chevrette ! Comme elle y allait de bon coeur ! Plus de dix
fois, elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces trêves
d’une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère
herbe, puis elle retournait au combat la bouche pleine… Cela dura toute la
nuit. De temps en temps, la chèvre de M. Seguin regardait les étoiles danser
dans le ciel clair, et elle se disait : « Oh ! Pourvu que je tienne jusqu’à l’aube !
...»
L’une après l’autre, les étoiles s’éteignirent. Blanquette redoubla de coups
de cornes, le loup de coups de dents… Une lueur pâle parut à l’horizon…Le
chant d’un coq enroué monta d’une métairie. « Enfin ! » dit la pauvre bête
qui n’attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s’allongea par terre dans
sa belle fourrure blanche toute tachée de sang…
Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.
Alphonse DAUDET, « Lettres de mon moulin ». (Tiré de Comprendre
et s’exprimer, 19
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